De Alberto Bôavista
Río de Janeiro, 19 de enero de 1898.
Monsieur Emile Zola
Monsieur
Pardonnez-moi l’audace de vous féliciter pour votre attitude dans cette malheureuse affaire Dreyfus.
Comme il est triste voir que justement la jeunesse qui est toujours généreuse est la première à vous faire tort!
Mais, qu’importe, vous êtes fort, Monsieur, vous vous appelez Emile Zola, un nom illustre, auquel tout le monde rend hommage. Que Dieu vous aide a continuer cette honorable campagne. Quelle ne sera votre gloire quand vous aurez vaincu, quand l’univers entier aura la certitude de l’innocence de Dreyfus comme moi j’ai toujours eu et j’ai en ce moment! Triste fin de siècle puisqu’on pense être encore à celui des guerres de la religion. Enfin comme a dit un poète brésilien: Viver é luctar
Luctar é vencer
et vous serez vainqueur, Monsieur.
Votre admirateur
[Alberto Boavista
citoyen brésilien]