De Sylvino de Amaras

Madrid, 1 de enero de 1898.

Monsieur Emile Zola:

Permettez, Monsieur, que, à l’occasion de la nouvelle anné je vienne vous prier d’accepter les vœux de bonheur les plus sincères que je fais pour vous, ainsi que pour votre illustre entourage.

J’ose me rappeller à votre bon souvenir, en vous disant que, il y a tantôt deux ans, j’ai eu l’honneur de mériter quelques instants de votre attention bienveillantes, lors de mon passage à Paris, avant de me rendre à St. Pétersbourg où j’exerçais mes fonctions de Secrétaire de la Légation du Brésil. Vous vous êtes même daigné signer une de vos photographies, souvenir que je garde méticuleusement.

Je profite de l’occasion pour vous manifester mon adhésion à votre conduite dans la vigoureuse campagne par vous entreprise dans le Figaro. Si avant je n’étais qu’un fervent admirateur de votre incomparable génie, en ce moment j’admire votre abnégation pour la Patrie Française, et pour la défense d’un malheureux.

C’est là la vaillance des gens de cœur, des gens d’honneur!

Je vous prie de m’excuser d’avoir pris votre temps et je me confesse

Votre admirateur et serviteur dévoué

[Sylvino de Amaras

Secrétaire de la Légation

du Brésil à Madrid]