De Gabriel Oliveras
Barcelona, 15 de marzo de 18981
Au très éminent et très distingué Monsieur Émile Zola
Monsieur et cher Maître
Permettez-moi honorable Monsieur, vous donner ce titre familier, puisque tous ceux qui ont eu l’immense bonheur de lire, connaître et se pénétrer des grands et savoureux fruits de votre supérieure intelligence, nous devons vous tenir comme honorable Maître aujourd’hui insubstituable.
Mais si grandes et colossales sont les œuvres de votre savoir2, si psychologiquement sont hors prix vos leçons, pour cette jeunesse anémique tant manqué de sève saine et pure, qui régénère son sang appauvri, il est grand ; bien plus grand, ce que vous avez fait et ce que vous faites en faveur d’un malheureux qu’avec un si affreux martyre, paye des fautes que d’autres ont commis, d’autres qui encanaillés parmi la boue des pas de gens noirs et de cocottes de toute sorte, cherchent seulement avec implacable acharnement des victimes propitiatoires, qui, avec leurs corps, servent de fort bouclier à ses infamies.
Votre procès et suivante condamne sont le dernier chapitre de l’œuvre écrite et déroulée par vous, parmi les hurlements de l’enivrée canaille, et les serviles manifestations à la Généralité stupide et déifiée.
Mais, ¿et l’Épilogue de cette œuvre qu’on peut bien nommer «La réaction noire» quel sera-t-il ? . . .
Le grand et immense civisme dont vous en avez donné une si vaillante preuve devant tout le monde impartial est sans doute le cachet d’une vie dédiée en entier au travail et en forme aussi profitable à des millions de personnes qui admirent en vous le génie fécondisant le dernier quart du XIXe siècle.
Pauvre, pauvrissime est ma plume pour vous dire tout ce que mon cœur sent vers votre personnalité, tant comme auteur que comme homme, mais si, je puis lancer du fond de mon cœur un vibrant cri de ¡¡ Vive Zola !! Comme manifestation de mon enthousiasme ; enthousiasme que je vous prie de faire parvenir aussi au vaillant maître Labori.
Veuillez donc agréer Monsieur en même temps que le témoignage de ma profonde considération, la plus loyale félicitation par une condamnation qui vous place au côté des plus grands qui compte l’histoire.
Votre dévotissime serviteur
Colección: I.T.E.M.-C.N.R.S. Centre d’études sur Zola et le Naturalisme.
1. Dirección: «v/m. Cortes-114-4º». 2. El 17 de marzo apareció de la pluma de Bé y Singla, en El Progreso, el artículo «París» sobre la última novela de Zola.